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🌱 Comment la décarbonation contribue à la santé des patients, aujourd’hui et demain

🌱 Comment la décarbonation contribue à la santé des patients, aujourd’hui et demain

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Réduire l’empreinte carbone d’un établissement de santé n’est plus une option : c’est une extension naturelle de la mission de soin.

⚠️ Le coût carbone de la santé humaine

L’impact du changement climatique sur la santé humaine est désormais bien documenté : recrudescence des maladies respiratoires, multiplication des canicules, déplacements forcés, insécurité alimentaire, détresse psychologique… L’Organisation mondiale de la santé qualifie le changement climatique de plus grande menace pour la santé mondiale au XXIe siècle.

Paradoxalement, le secteur de la santé contribue lui-même à ce dérèglement : en France, il représente environ 8 % des émissions nationales de gaz à effet de serre (GES). Cela inclut les médicaments, les dispositifs médicaux, les transports, les bâtiments, l’alimentation hospitalière ou encore la gestion des déchets.

L’article de Bressler, R.D. The mortality cost of carbon, estime que 4 434 tonnes équivalent CO₂ (tCO₂e) correspondent, à horizon 2100, à un décès humain supplémentaire.

Concrètement, cela représente :

  • L’empreinte carbone de 6 Français sur l’ensemble de leur vie ;
  • Ou encore l’équivalent des Ă©missions annuelles d’un hĂ´pital de 200 lits.

👉 Et si les émissions de carbone liées aux activités hospitalières provoquaient, à long terme, plus de morts que les erreurs médicamenteuses ?

Ce chiffre saisissant invite à repenser notre conception du soin : agir sur les émissions, c’est aussi prévenir, protéger, soigner.

🏥 Une activité à impact sur le climat et la biodiversité

Les soins hospitaliers ont un coût environnemental caché. À titre d’exemple :

  • Les gaz anesthĂ©siants sont de puissants GES, parfois des centaines de fois plus rĂ©chauffants que le COâ‚‚ ;
  • L’usage massif de dispositifs mĂ©dicaux Ă  usage unique engendre une pression importante sur les ressources naturelles, en plus de gĂ©nĂ©rer des dĂ©chets complexes Ă  traiter ;
  • La chaĂ®ne logistique pharmaceutique, souvent mondialisĂ©e, repose sur des processus industriels fortement Ă©metteurs et consommateurs d’eau.

L’impact du secteur de la santé ne se limite pas au carbone : il contribue également à la pollution des milieux naturels (rejets médicamenteux dans les eaux, microplastiques) et donc à la perte de biodiversité.

🌍 Protéger les patients d’aujourd’hui et de demain

Réduire l’empreinte carbone, ce n’est pas détourner les soignants de leur mission, c’est renforcer leur rôle protecteur. Un établissement de santé engagé dans une démarche écologique ne protège pas seulement la santé de ses patients aujourd’hui, il agit aussi pour la santé publique de demain.

D’ailleurs, de nombreux leviers existent sans altérer la qualité des soins :

  • Suivre les recommandations de prescription : IPP, antibiotiques… La France en est une très large consommatrice ! Ă€ titre d’exemple, elle consomme deux fois plus d’antibiotiques que l’Allemagne pour un environnement similaire ;
  • Choisir des mĂ©dicaments moins carbonĂ©s lorsque cela est possible, comme privilĂ©gier les mĂ©dicaments oraux aux injectables, qui sont jusqu’à 10 fois moins Ă©metteurs ;
  • RĂ©duire les pertes alimentaires et adopter des menus durables ;
  • RĂ©nover les bâtiments pour gagner en performance Ă©nergĂ©tique ;
  • DĂ©ployer une politique d’achats responsables ;
  • Former les Ă©quipes Ă  des gestes Ă©coresponsables.

Ces actions ont un impact positif sur le climat, mais également sur la santé du patient et celle des finances 🙂

✅ Un mouvement en marche… et maintenant une exigence réglementaire

La Haute Autorité de Santé (HAS) a intégré en 2025 trois critères de durabilité dans ses nouvelles grilles d’évaluation de la qualité des établissements. La transition écologique devient un axe d’amélioration continue à part entière, aux côtés de la sécurité des soins, de l’expérience patient et de la gouvernance.

Ainsi, agir pour le climat et la santé environnementale devient un critère de qualité dans la prise en charge. Cette évolution réglementaire conforte une conviction de plus en plus partagée : on ne peut plus séparer la santé humaine de celle de notre environnement !

Sources :
https://www.nature.com/articles/s41467-021-24487-w

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